Le sol, un allié essentiel dans la lutte contre le changement climatique

Personne ne se soucie des sols, personne ne loue ses exploits et pourtant ils sont un des alliés les plus précieux dans la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité. C’est un super héros doté de multiples pouvoirs. Il contribue à stocker du carbone, il rafraîchit l’air, il purifie l’eau, il soutient la biodiversité et la production agricole. Malgré tout, nos sols ont perdu 50 % de leur matière organique en 50 ans. Si les sols en France demeurent résilients, la solution réside à l’échelle locale pour leur redonner leurs pouvoirs à court terme.

Les deux super pouvoirs des sols :

La séquestration de carbone : les stocks de carbone dans les sols sont élevés en forêt et en prairie où il convient de les préserver. Ils sont, à l’inverse, plus bas sous grande culture où l’enjeu est de les augmenter grâce à des pratiques agricoles qui favorisent la couverture des sols (intercultures, développement de l’agroforesterie, …) et le retour de matières organiques (mobilisation de nouvelles ressources,…).

Le régulateurs de l’eau (quantité et qualité) : les sécheresses et les inondations que nous vivons actuellement vont devenir la norme des décennies à venir. Pour s’adapter à cette évolution, il est primordial que nos sols puissent stocker de l’eau et la restituer pour alimenter les plantes de nos cultures ou pour la recharge des nappes phréatiques et des cours d’eau. L’objectif est d’augmenter l’infiltration de l’eau et sa rétention dans les sols, en favorisant notamment la présence de matières organiques et en réduisant le ruissellement de surface.

Aujourd’hui, il est de notre devoir de préserver la vie de nos sols cultivés pour mieux séquestrer le carbone et s’adapter aux changements climatiques. Si les pratiques agro-écologiques et notamment celles de l’agriculture de conservation sont vertueuses, elles nécessitent une prise de conscience locale (élus, agriculteurs…) et un rythme de développement bien plus important qu’actuellement.

Redonnons sainement nos bio-déchets à la production agricole et à la nature

La vie des sols et sa capacité à agir sont étroitement liées à leur teneur en matière organique. Pour fertiliser, il est recommandé d’utiliser de la matière organique et l’élevage est un allié précieux dans cette tâche. Mené de manière extensive, l’élevage est bénéfique pour notre environnement et contribue à une production agricole plus écologique. Les fumiers utilisés dans les champs jouent un rôle essentiel en fournissant de l’azote, du phosphate et de la matière organique et constituent une alternative aux engrais minéraux néfastes pour les sols et le climat.

Les prairies sont également d’immenses réservoirs de carbone et abritent une biodiversité essentielle. Mais l’animal qui fait le plus de déchets, c’est l’homme. Nous avons des poubelles pleines d’azote et de phosphate sous forme de matière organique (ceci sans parler de nos résidus de « toilette »). Cependant, nous préférons brûler nos ordures et faire fonctionner des stations d’épuration qui distillent l’azote et le phosphate dans l’eau. Un non-sens qui suscite de plus en plus d’initiatives alternatives et la mise en place de politiques publiques plus vertueuses en la matière. Depuis janvier 2024, l’ensemble de nos communautés de communes et communes sont tenues de mettre en place un tri des bio-déchets pour les particuliers (collecte à la source, bornes spécialisées…).

Aujourd’hui, nous avons la possibilité d’accompagner nos territoires dans leur transition écologique, en particulier notre agriculture qui fait face à un manque de matière organique, en particulier chez nos maraîchers locaux. Des acteurs du département, comme Agro-Bio Périgord, défendent une approche systémique de valorisation des bio-déchets et ont commencé à travailler pendant l’année 2023 sur cette question et du retour au sol des matières organiques de qualité, et ce notamment en milieu rural.

La gestion des bio-déchets représente un enjeu en termes de coopération et coordination, à différentes échelles, de structures et d’acteurs très variés. Des accompagnements sont proposée aux collectivités pour la mise en micro plateforme de compostage et de végèterie.